Que raconter de cette histoire qui m'a amené à intégrer dans les rangs de la Gangrène? Si peu, en somme, puisque si banale. Mon enfance est commune, tout comme l'est mon parcours. Je suis née d'Otomaï et de Hecate par une journée brumeuse de flovor. Mon père m'a élevé seul puisque ma mère, une sans cœur, l'a rapidement quitté pour se trouver un nouvel amant. J'appris rapidement les rudiments du combats, ayant comme mentor un maitre zoth intrépide et valeureux.
Ce fut par une journée froide, alors que j'étais encore jeune, que nous avons eu les premières nouvelles du continent. Les bontariens avaient pris de force le village des brigandins, ne laissant sur leur passage qu'une trainée de cendres encore fumantes. Dès lors, tout ce précipita. On m'envoya en exil avec les gamines du village sur la côte, dans une caverne lugubre où un certain Hou-Ga veilla sur nous. J'ai survécu à la dissentrie et au scorbut, un mal qui a ravagé plusieurs de mes copines.
À ma majorité, on m'autorisa à sortir de la grotte qui m'avait servi de refuge. C'est là que je découvrit l'ampleur de la catastrophe. On me raconta que les Zoths, peuplade jadis reconnue pour son entraide et sa bonne humeur permanente, étaient totalement soumis à la dictature bontarienne. Ils étaient maintenant dans l'obligation la plus totale d'agresser tout voyageurs tentant de rejoindre mon père dans sa maison. Certains disent que mon géniteur possède des pouvoirs d'alchimiste trop puissants, que sa mort, si elle est précipitée, ouvrirait la porte d'une antre qui contient une bête aussi terrible qu'effrayante. Bien sur, ce ne sont que des ouï-dire, mais je pense bien que mon père serait assez fou...
Bref, le village sous domination ennemie, mon daron prisonnier, le sang de ma mère coulant dans mes veines, mon dessein ne peut être autrement. La défense de la cité sombre pour nos droits, l'attaque de la ville sainte, pour le plaisir de l'anéantissement pure et total de son peuple.
C'est dans cet état d'esprit que j'ai rencontré divers membres de la Gangrène, une ambition commune nous hante, un projet difficile mais réalisable, où la grandeur et le prestige de Brakmar rayonnera partout sur la terre d'Amakna et ses environs. L'apothéose de la cité vile, voilà ce que nous construirons.
Un jour je retournerai là-haut, dans cet arbre maudit. J'irai revoir mon père chéri, je délivrerai mes confrères et je planterai l'étendard brakmarien dans les entrailles de cette Gur-li Pie-Loth.
Ven 9 Mai - 10:56